Les traboules sont une des curiosités de la ville de Lyon. Discrètes, mystérieuses, parfois secrètes, osez pousser les portes et pénétrez dans l’intimité d’une vie de quartier. Les passages sont quant à eux tout aussi nombreux et atypiques, jalonnant en majorité les nombreuses pentes des deux collines qui dominent la ville. A travers nos ballades urbaines, nous avons répertorié les plus belles traboules et les plus insolites passages qu’offre la ville des Lumières. En route !
Mais avant… Qu’est-ce qu’une Traboule?
Le mot « traboule » vient du latin transambulare qui en version plus familière donne trabulare, cela signifie « traverser ».
Comme son nom l’indique donc, la traboule désigne un passage piéton à travers les cours d’immeubles permettant de rallier deux rues parallèles de la manière la plus directe et rapide possible. Dans ces traboules se cachent de petites merveilles : des cours aux décors somptueux, des cages d’escaliers majestueuses, des façades insoupçonnées… Il en existe près de 500 à travers la ville de Lyon, indiquées par des pictogrammes sur les façades des immeubles. Bien-sûr il est inutile de rappeler que des personnes logent dans ces nombreux bâtiments. La discrétion et le respect sont par conséquent de rigueur.

La Grande Traboule
Situé entre le 27 rue du Bœuf et le 54 rue Saint-Jean, La Grande Traboule est comme son nom l’indique, de la plus grande traboule de Lyon. Sombre et sinueuse, elle regorge d’éléments architecturaux et de décors insolites. En sortant par la rue Saint-Jean n’hésitez pas à pénétrer dans le corridor du 52 de cette même rue. Vous arriverez au niveau d’une sublime cours parallèle mais aussi et surtout devant une boutique médiévale au charme certain : Mandragore.

La cours des Voraces
Cette traboule toute en hauteur avec son imposant escalier, est l’une des plus jolies de la ville, tout particulièrement en fin de journée lorsque celle-ci se pare de lumière. La cours des Voraces vous fait découvrir le Lyon du XIXe siècle, lorsque les canuts logeaient et travaillaient la soie en ces murs. Pour l’admirer nous vous conseillons des descendre cette traboule plutôt que de la remonter car elle se situe sur les pentes de la Croix-Rousse. Vous la trouverez en passant par le 9 place Colbert pour sortir au 29 rue Imbert-Colomès. Vous pouvez également y accéder par le 14 montée Saint-Sébastien (il faudra monter quelques escaliers pour pouvoir apprécier la vue).
Cour des Voraces (de jour) Cour des Voraces (by night)
Le Passage Thiaffait
Juste à côté de l’église Saint-Polycarte, 19 Rue René-Leynaud , se trouve l’entrée du Passage Thiaffait. Une arcade soutenue par deux colonnes doriques de style renaissance forme l’entrée d’un porche menant à cette traboule à ciel ouvert. Un imposant escalier de pierre termine le chemin se divisant en deux de part et d’autre d’un palier, menant à la rue Burdeau.
Cette traboule accueille aujourd’hui le village des créateurs mais autrefois elle était un passage où se mêlaient des affaires sordides de drogues et prostitution. Mais ça c’était avant. Vous pouvez vous aventurer sereinement désormais et profiter des créations uniques ainsi que du charme des lieux.

La traboule de la Tour Rose
Adresse réputée, la traboule de la Tour Rose est connue tant pour son hôtel 4 étoiles que pour son architecture atypique et relativement discrète. En effet pour pouvoir observer cette charmante tour à la couleur de l’amour, il faudra pénétrer une porte située au 16 rue du Bœuf. Il suffira de longer le couloir sombre donnant sur une cours dans laquelle se retrouve quelques boutiques d’arts graphiques.
La fameuse tour se trouve au-dessus du fameux couloir que vous aurez longé. Levé les yeux au ciel et admirez. Pour les plus chanceux qui souhaiteraient séjourner dans cet hôtel, sachez que chaque chambre est décorée des meilleures soieries de la région. Sachez aussi que le roi Henri IV et la reine Catherine de Médicis y ont séjourné lors de leurs noces ayant eu lieu dans primatiale Saint Jean en 1600. D’autres grands noms seraient aussi passé par là mais ça on vous laisse le découvrir !

Le Passage de l’Argue
Le Passage de l’Argue n’est pas sans rappeler les fameux passages Parisiens couverts. Il relie le 43 rue de Brest au 40 rue de la République, en traversant la rue Édouard-Herriot. Tout comme le Passage Thiaffait, deux colonnes surmontées d’une arcade marquent l’entrée. Bon à savoir, il s’agit de l’une des plus anciennes arcades contemporaines de France en Province. Ce passage est surtout connu pour abriter ces commerces de luxe : bijoutiers, prêt à porter, parfumeurs, chapeliers, confiseurs… Le mot « argue » fait d’ailleurs référence à un outil à filer l’or et l’argent destinés aux tissus précieux.

L’escalier des Feuillants
Entre le 4 rue de Thou et le 5 Petite rue des Feuillants se cache une traboule abritant un majestueux escalier datant du XVII° siècle inscrit aux Monuments Historiques. Cet escalier est le dernier témoignage restant d’un ancien monastère. Au centre de la cour se trouve un puits désormais scellé.
Cette traboule a la particularité d’être un carrefour entre trois axes bien distincts. Choisissez donc bien votre sortie car l’une d’elle vous conduira à la cours des Moirages, une petite place fort sympathique chargée d’histoire. Il serait dommage de passer à côté.

La traboule Philibert Delhorme
Au 5 rue Juiverie, la traboule Philibert Delhorme est considérée comme l’une des plus belles de Lyon. Il est vrai qu’elle ne manque pas de charme. Elle porte le nom de son créateur, un célèbre architecte de la Renaissance. C’est d’ailleurs lors d’un de ses nombreux voyages en Italie qu’il trouva l’inspiration pour réaliser la galerie que vous pourrez observer dans la cour. A son retour sur Lyon il décida de créer cette galerie éponyme dans un style nouveau : le style renaissance.
Bon à savoir, à Lyon il n’existe plus de demeure type renaissance encore conservée à l’exception d’une seule : les musées Gadagne. N’hésitez pas à pousser ses portes et admirer autant les collections que la beauté du lieu. Mais attention vous êtes prévenus, c’est un vrai dédale à l’intérieur du bâtiment.


En Bref !
Les traboules sont une des curiosités de la ville de Lyon à voir absolument. Aujourd’hui insolites et touristiques, elles n’ont pas toujours eu bonnes réputation. Lieux sombres et étroits, c’était l’endroit idéal pour s’adonner à divers méfaits en tout genre. Pendant la Seconde guerre elles ont joué un rôle essentiel pour les actes de résistances et la fuite des malheureux pourchassés par la Gestapo.
Nous avons sélectionné une poignée de traboules parmi les 500 existantes. Vous pouvez trouver la liste complète des traboules et passages en vous rendant à l’office de tourisme situé place Bellecour.
En Bonus quelques autres traboules et passages que nous avons immortalisé en image.
Traboule typique (Vieux Lyon) Le passage des Imprimeurs Traboule du vieux Lyon avec sa cour et son puits style renaissance Escaliers Prunelles peints par l’artiste Genaro Lopez vue depuis la cour devant la boutique Mandragore La montée Coquillat Rue Grognard au printemps